Comment on appelle une femme pompier ?

By NB

La question « Comment on appelle une femme pompier ? » reflète un enjeu linguistique majeur en France. Entre féminisation des noms de métiers, légitimité institutionnelle et évolution sociétale, le choix du bon terme suscite débat.

Tour d’horizon des usages actuels, des prises de position officielles et des réalités professionnelles de terrain.

À retenir :

  • Pompière est de plus en plus courant mais reste contesté par certains linguistes.
  • Sapeuse-pompière est grammaticalement logique mais peu apprécié par l’Académie française.
  • Femme sapeur-pompier est recommandé pour sa neutralité dans les contextes officiels.

Les différentes formes en usage dans la société et les institutions

« Les mots traduisent nos représentations : féminiser, c’est reconnaître l’existence des femmes dans la fonction. »

Claire Vallot, linguiste en socioterminologie

En France, plusieurs termes coexistent pour désigner une femme pompier. Le terme pompière est reconnu par Le Robert et Usito, et commence à se diffuser dans les médias comme nom féminin officiel du mot « pompier ». Par exemple :

  • « La pompière est intervenue la première sur les lieux » (Ouest-France).
    Cependant, ce mot, bien qu’utilisé, ne fait pas encore l’unanimité.

La forme sapeuse-pompière constitue une féminisation complète du terme « sapeur-pompier ». Elle est souvent utilisée par les corps de pompiers eux-mêmes. Toutefois, selon le Larousse, cette forme serait jugée peu euphonique.

Enfin, femme sapeur-pompier reste la désignation la plus neutre et acceptée dans les textes administratifs ou la communication institutionnelle. Elle est également favorisée par les SDIS et le ministère de l’Intérieur.

A lire :  Des accords pour améliorer la disponibilité des pompiers volontaires en France

Les réticences de l’Académie française face à la féminisation

« Une féminisation mal pensée peut conduire à des dérives linguistiques. »

Philippe Garnier, membre de l’Académie française

L’Académie française joue un rôle central dans la normalisation de la langue. Dans un avis de 2014, elle s’est opposée à plusieurs féminisations comme sapeuse-pompière, estimant qu’elles contreviennent aux règles traditionnelles de dérivation.

Cela dit, l’Académie n’est pas systématiquement hostile : elle a accepté les formes comme auteure ou professeure, tant que leur usage s’impose naturellement. Pour l’heure, le terme « pompière » reste toléré, mais pas encore pleinement légitimé dans son dictionnaire officiel.

L’histoire de l’accès des femmes au métier de sapeur-pompier

Il faut attendre le décret du 25 octobre 1976 pour que les femmes soient autorisées à devenir sapeurs-pompiers en France. Depuis, leur intégration progresse lentement.

Selon les statistiques les plus récentes :

  • 4,5 % des sapeurs-pompiers professionnels sont des femmes.
  • 17,1 % des volontaires sont des femmes.

Cette faible représentation rend encore plus sensible le débat autour du vocabulaire. Pour nombre d’entre elles, être nommée au féminin est un symbole de reconnaissance professionnelle et de visibilité.

Tableau de l’évolution de la place des femmes chez les pompiers (France, 1980-2023)

AnnéeFemmes professionnellesFemmes volontaires
19800,2 %0,5 %
20002,1 %9,3 %
20103,7 %14,5 %
20234,5 %17,1 %

Usage, perception et perspectives futures

« Féminiser, c’est normaliser. Le mot finira par s’imposer avec l’usage. »

Nora Belhadi, sociologue du travail

L’usage du terme pompière s’ancre progressivement dans la réalité, soutenue par les dictionnaires, les médias et les générations montantes. Cependant, le terme femme sapeur-pompier reste la norme dans les documents officiels.

A lire :  Quels sont les différents groupements de la BSPP ?

Le mot-clé femme pompier renvoie ainsi à une pluralité de termes valides, en fonction du contexte (médias, institutions, conversation courante).

  • Dans un échange informel : « pompière » tend à devenir le terme usuel.
  • Dans un cadre administratif : « femme sapeur-pompier » reste recommandé.
  • Pour les puristes : « sapeuse-pompière » divise encore.

Et vous, quel terme utilisez-vous pour désigner une femme pompier ? Préférez-vous « pompière », « sapeuse-pompière » ou « femme sapeur-pompier » ? Donnez votre avis en commentaire !

Laisser un commentaire