Ce dimanche 5 octobre, la Haute-Corse a été touchée par deux incendies particulièrement virulents qui ont consumé près de 400 hectares de végétation. Je suis évidemment ces événements avec attention, car ils illustrent parfaitement les défis auxquels font face nos sapeurs-pompiers corses en cette période automnale encore marquée par des conditions météorologiques propices aux feux de forêt.
Mobilisation exceptionnelle des secours corses
L’ampleur de ces sinistres a nécessité un déploiement massif de moyens que je trouve remarquable. Près de 170 pompiers ont été mobilisés sur le terrain, accompagnés de 50 engins terrestres et quatre moyens aériens. Cette organisation témoigne de la réactivité des services de secours insulaires face à ce type d’urgence.
La préfecture de Haute-Corse a également annoncé l’arrivée d’une colonne de renfort de Marseille prévue en soirée, composée de 12 engins supplémentaires et 40 pompiers. Cette solidarité entre les départements me paraît essentielle, d’autant plus que nous avons pu observer des situations similaires récemment, comme lors de l’incendie en Ariège où plusieurs hectares ont également brûlé, nécessitant la mobilisation de Canadair.
Ce qui me frappe particulièrement dans cette intervention, c’est l’absence totale de victimes et de dégâts matériels. Cette réussite souligne l’efficacité des protocoles d’intervention et la rapidité de mobilisation des équipes sur le terrain.
Deux foyers distincts aux évolutions contrastées
Le premier incendie s’est déclaré vers 10h50 sur la commune de Saint-Florent, ravageant approximativement 220 hectares de maquis. Les équipes ont rapidement pris le dessus sur ce sinistre, qui se trouve désormais en bonne voie d’extinction avec seulement quelques fumerolles persistantes.
Le second foyer présente un défi plus important. Apparu vers 12h25 dans le secteur du lac de Padula sur la commune d’Oletta, cet incendie demeurait actif en début de soirée dominicale. Environ 160 hectares de végétation ont déjà été consumés par les flammes, nécessitant une surveillance constante des équipes.
L’impact sur les infrastructures locales reste limité mais notable : le réseau électrique a été interrompu entre le lac de Padula et le village d’Olmeta-di-Tuda. Heureusement, ce dernier continue d’être alimenté en électricité, évitant des désagréments supplémentaires pour les habitants.
Enjeux opérationnels et perspectives d’évolution
Ces événements me rappellent combien la saison des incendies peut se prolonger en Corse, même en octobre. Les conditions météorologiques et la sécheresse de la végétation méditerranéenne créent un terrain particulièrement favorable à la propagation des feux.
La stratégie déployée par les pompiers illustre parfaitement leur adaptabilité face aux situations complexes. Pendant qu’une partie des effectifs sécurise le périmètre du feu de Saint-Florent quasi maîtrisé, l’autre se concentre sur la lutte active contre l’incendie d’Oletta qui nécessite encore des interventions soutenues.
L’utilisation coordonnée de moyens aériens et terrestres montre une fois de plus l’importance de cette complémentarité dans la lutte contre les feux de végétation. Les quatre aéronefs mobilisés permettent d’attaquer les flammes depuis les airs tout en facilitant le travail des équipes au sol.
Cette journée du 5 octobre restera marquée par cette intervention d’envergure qui, malgré les près de 400 hectares détruits, se solde heureusement sans drame humain ni destruction de biens. Un bilan qui témoigne du professionnalisme et de l’engagement de tous les sapeurs-pompiers mobilisés sur ces deux théâtres d’opérations corses.
