Le numéro 18 n’est pas un hasard dans le paysage des secours en France. Il est le fruit d’un long processus technique et historique, remontant aux années 1930, où l’urgence devait rimer avec efficacité.
Dans cet article, je vous dévoile pourquoi ce numéro a été attribué aux sapeurs-pompiers, comment il s’est imposé dans les esprits et pourquoi il reste incontournable aujourd’hui malgré l’existence du 112.
À retenir :
- Le numéro 18 a été attribué aux pompiers pour des raisons techniques liées aux téléphones à cadran.
- Il a été officiellement déployé à partir de 1930 dans un contexte de modernisation des communications.
- Il reste aujourd’hui un pilier du dispositif de secours français, aux côtés du 15, 17 et 112.
L’attribution historique du numéro 18 aux pompiers
“L’histoire des secours en France s’écrit dans les choix faits pour sauver plus vite.”
Claude Lemaréchal, historien des institutions publiques
Naissance des numéros d’urgence en France
À l’origine, les citoyens devaient appeler la caserne locale ou utiliser des bornes publiques. Cela change avec l’automatisation téléphonique dès 1928. Le besoin d’un numéro court, comme le numéro 18, se fait alors ressentir.
Selon Rescue18, la première utilisation du numéro 18 à Paris date de 1930, puis est élargie à d’autres villes. Ce numéro devient une solution centralisée pour contacter les pompiers en urgence sans connaître le numéro local.
Pourquoi le 18 ? Un choix dicté par la technique
“Un bon numéro d’urgence, c’est un numéro qu’on peut composer en panique.”
Isabelle Ferrand, ingénieure télécom retraitée
Téléphones à cadran : un défi technique
Sur un téléphone à cadran, chaque chiffre prend un certain temps à composer. Les autorités ont donc choisi des numéros faciles à mémoriser, mais aussi encore disponibles à l’époque. Le numéro 18 répondait à ces critères.
Logique du plan de numérotation
Selon les sources techniques (cf. SDIS et PTT), les numéros 10 à 19 étaient réservés aux services publics :
- 12 = renseignements
- 14 = télégrammes
- 17 = police
- 18 = sapeurs-pompiers
Comment l’utilisation du 18 a évolué avec le temps ?
“Un bon numéro de secours ne suffit pas, encore faut-il qu’il soit efficace sur le terrain.”
Sophie Dutilleul, cadre au SDIS 44
Une centralisation progressive
Initialement, appeler le numéro 18 ne garantissait pas de parler à une caserne. L’appel pouvait atterrir chez le maire ou au poste de gendarmerie. Ce n’est qu’en 1972 que Paris centralise l’appel via le CCOT (Centre de Coordination des Opérations et des Transmissions).
L’informatisation des secours
L’arrivée de l’outil SYCORA en 1981 transforme radicalement le 18. Il devient un point d’entrée dans un système informatisé, capable de :
- Gérer plusieurs appels simultanément
- Localiser plus rapidement
- Mobiliser les secours plus efficacement
Tableau des numéros d’urgence français et leur spécialisation
Numéro d’urgence | Service concerné | Personnel répondant | Usage principal |
---|---|---|---|
15 | SAMU | Médecin régulateur | Urgences médicales graves |
17 | Police/Gendarmerie | Policier ou gendarme | Délits, agressions, cambriolages |
18 | Sapeurs-pompiers | Pompier ou secouriste | Incendies, accidents, urgences vitales |
112 | Numéro d’urgence européen | Service local redirigé | Tous types d’urgence en France et en Europe |
Le 18 face au 112 : complémentarité ou redondance ?
Le rôle du 18 dans le système français
Le numéro 18 reste pertinent car il garantit :
- Une spécialisation dans les urgences incendies et secours
- Un accès direct à des professionnels formés aux premiers gestes
Le 112, introduit en 1996, coexiste avec les numéros traditionnels mais redirige souvent… vers le 18, lorsqu’il s’agit des pompiers.
Pourquoi garder les deux ?
Selon une étude menée par l’INRS, supprimer le 18 créerait de la confusion. Le maintien d’un numéro dédié assure une meilleure lisibilité du système et une réponse plus ciblée.
Et vous, avez-vous déjà eu à composer le numéro 18 ? Racontez-nous vos expériences d’appel d’urgence dans les commentaires !